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Ce que les CEO attendent d’un CMO

Le guide pragmatique pour CMO : data, stratégie, ROI et marketing digital alignés sur les attentes des CEO, avec méthodes et exemples actionnables.

Le costume du CMO a changé de coupe. Fini la fonction cantonnée à « faire des campagnes ». Dans un marché où les signaux d’achat sont éparpillés, la privacy resserrée et l’IA omniprésente, le directeur marketing devient le co-pilote de la croissance. Les CEO ne veulent plus seulement du bruit médiatique, ils demandent du revenu, une expérience client cousue main et un pilotage fin des investissements de marketing digital. Si vous portez déjà ce titre (ou visez la chaise), voici la boussole.

Pourquoi les attentes des CEO évoluent

La transformation n’est pas idéologique, elle est économique. Les coûts d’acquisition montent, la concurrence accélère et la fidélité se mérite. Dans ce contexte, le marketing n’est plus un centre de coûts mais un centre de profits… à condition d’être relié à la stratégie, aux ventes et à la finance.

Les CEO attendent d’un CMO qu’il sache prioriser, arbitrer et prouver. Pas en 80 slides : en quelques métriques qui éclairent la décision.

En clair : la valeur du marketing se mesure au passage à l’échelle des bonnes idées et à la mise à la poubelle rapide des mauvaises. Le reste, c’est de la littérature.

Pour cadrer les discussions, ancrez-vous dans des modèles contemporains : le Messy Middle décrit par Google aide à comprendre la vraie vie des parcours d’achat : exploration puis évaluation, en boucle. Utile pour décider où intervenir (marque, preuve, offre).

Data & intelligence marché : des chiffres qui décident

Faire « de la data » n’a aucun intérêt si les décisions restent identiques. La vraie maturité commence quand la LTV, le CAC ou la NRR guident réellement l’allocation budgétaire. Un directeur marketing performant relie les sources 1st-party (CRM, analytics server-side, feedback client) aux signaux de marché, puis raconte une histoire simple : voilà ce qui se passe, voilà ce qu’on teste, voilà ce qu’on arrête.

À retenir :

  • Passez du descriptif (« ce qui s’est produit ») au prescriptif (« ce qu’on fait maintenant »).
  • Documentez vos hypothèses pour éviter les guerres de chapelle.
  • Parlez business : une métrique, une action, un impact attendu.

Pour déployer une base de mesure propre : tracking solide, nomenclature UTM, CRM propre et… un vrai setup analytics. Si vous avez besoin d’un coup de main, notre équipe Tracking & Analytics (GTM, GA4, server-side) peut auditer et fiabiliser votre flux de données.

Tech, IA et nouveaux canaux : choisir mieux, pas plus

La tentation d’empiler les outils est forte. Pourtant, chaque plateforme supplémentaire augmente la dette opérationnelle. Le rôle du CMO n’est pas d’acheter des logiciels, mais de résoudre des problèmes concrets : latence d’exécution, manque de ciblage utile, coûts créatifs, mesure des résultats.

L’IA est précieuse quand elle aide à générer des variantes créatives, à scorer des leads ou à nettoyer des données. Elle devient un gadget lorsqu’elle produit des dashboards de plus sans décision de mieux.

Checklist de décision (rapide)

  • Problème réel identifié ?
  • Intégration propre avec le reste du stack ?
  • Hypothèse de gain chiffrée et mesurable ?
  • Reversibilité si le test échoue ?

Si vous répondez « oui » aux quatre, vous avez un bon candidat. Sinon, fermez l’onglet.

Vision stratégique & alignement : l’art du focus

La stratégie, ce n’est pas une to-do list longue, c’est une courte liste d’arbitrages. Un CMO crédible traduit les objectifs du CEO en paris clairs sur 12 mois, puis sur 90 jours.

On n’optimise pas tout en même temps. On résout d’abord le goulot d’étranglement le plus coûteux : conversion, rétention, mix canal, pricing, peu importe, mais un seul à la fois.

Méthode express en quatre temps :

  1. Fixez une North Star chiffrée (ex. -10 % CAC).
  2. Choisissez trois paris maximum, notés impact × confiance × effort.
  3. Mettez en place une scorecard partagée.
  4. Tenez le rythme : revues mensuelles, décisions consignées, stop/keep/start.

Les ressources HBR sur « quelles métriques comptent vraiment » sont utiles pour cadrer tout ça.

Travailler vraiment en transversal

Un marketing efficace est par définition interfonctionnel. Les meilleures campagnes naissent d’un trio presque banal : la donnée des ventes, les roadmaps produit, la voix du client. Le job du directeur marketing est d’orchest­rer le tout, pas de monopoliser la partition.

Une réunion rituelle courte, orientée décisions, vaut mieux qu’un Slack qui s’enflamme.

Trois rituels qui changent la donne :

  • Revue pipeline Sales × Marketing (définitions claires des MQL/SQL, délais, feedback).
  • Conseil « Go To Market » mensuel (Produit, Support, Finance) pour synchroniser messages, offres et lancements.
  • Boucle VoC : ce que disent les clients alimente la créa et le produit sous une semaine.

Devenir l’influenceur et l’avocat de la marque (inside & outside)

Votre marque ne vit pas seulement dans les publicités. Elle s’exprime dans les emails d’onboarding, les réponses du support, les pages d’aide, les posts LinkedIn de vos équipes et la façon dont vous réagissez en crise.

Le marketing digital donne l’amplification, mais c’est la cohérence qui donne la confiance.

Concrètement, le CMO pilote un récit simple : problème client → solution claire → preuves tangibles → vision.

Ajoutez-y des voix crédibles (clients, partenaires, leaders internes) et une présence régulière sur les canaux où vos acheteurs s’informent. Pas besoin d’être partout, il faut être bon là où vous êtes.

Compétences et formation : le T-shaped qui délivre

Les CEO parient sur des profils « T-shaped » : une base large (stratégie, data, contenu, performance, opérations) et une spécialité assumée (lifecycle, brand, performance media, product marketing, partenariats, etc.). La montée en compétence n’a pas besoin d’un plan quinquennal, 90 jours suffisent pour changer le niveau de jeu si le rythme est bon.

Un plan plausible : premier mois dédié à l’audit et aux quick wins, deuxième à la standardisation (UTM, reporting, process), troisième à la formation de l’équipe et au lancement de deux paris forts.

À chaque étape, notez ce que vous gardez, ce que vous arrêtez, ce que vous testez, c’est votre mémoire opérationnelle.

Ce que regarde (vraiment) le CEO

Ne vous y trompez pas : le CEO aime les belles créas, mais il adore les chiffres qui chantent juste. Il veut voir la part de revenus influencée par le marketing, la vitesse de conversion, la qualité du pipeline, le coût par étape du funnel, la part de voix et l’évolution du mix organique/payant. Et, au-dessus de tout, l’impact sur le cash : CAC, payback, LTV/CAC.

Délivrez ces informations sur une seule page, à date fixe, avec une recommandation claire. Vous gagnerez de la confiance à chaque itération.

Une roadmap 12 mois qui tient dans la vraie vie

Trimestre 1 : poser des fondations saines.

Nettoyez les données (UTM, déduplication CRM), migrez le tracking côté serveur si nécessaire, définissez les KPI partagés et alignez-vous avec Sales. Côté créa, formalisez les piliers de messages et les preuves (cas clients, chiffres, UGC). Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est ce qui rend tout le reste possible.

Trimestre 2 : accélérer sans se disperser.

Doublez là où le résultat est prouvé. Testez un canal émergent (retail media, podcast, CTV) avec un protocole de mesure dès le départ. Mettez en place des parcours lifecycle utiles (welcome, onboarding, win-back) et captez les signaux d’intention pour nourrir le Sales.

Trimestre 3 : pérenniser et optimiser.

Affinez le mix, introduisez un MMM « light » pour éclairer les arbitrages budgétaires, renégociez vos achats média. Renforcez l’actif de marque (vidéos modulaires, brand book vivant) et continuez la formation continue. L’objectif : plus de prévisibilité, moins de dépendance à un seul canal.

Conclusion : le CMO du futur… commence aujourd’hui

Au fond, la demande des CEO est simple : focus, preuves, exécution. Un CMO qui choisit bien ses batailles, raconte des chiffres qui mènent à des décisions et aligne les équipes autour d’un plan court-circuitera toujours la complexité. Et si vous voulez un copilote qui parle la langue du business et celle du marketing digital, on peut en discuter autour d’un donut 🍩

FAQ

Comment un CMO prouve-t-il le ROI sans tomber dans la vanity metric ?

En mesurant l’incrémental plutôt que le volume brut : tests géographiques, analyses par cohortes, uplift sur la conversion, MMM léger pour l’arbitrage budgétaire. Chaque action doit pointer vers un impact business identifiable.

Quelles compétences sont désormais incontournables pour un directeur marketing ?

Une base data solide (tracking server-side, attribution hybride, datavis), la maîtrise du mix paid/owned/earned, des réflexes produit, et des soft skills de leadership : priorisation, narration, négociation.

Comment aligner Marketing et Sales quand on part de loin ?

Commencez par un SLA clair (définitions MQL/SQL, délais de prise en charge, feedback). Alimentez le pipeline en contexte (intention, source, message) et installez une revue hebdo courte orientée décisions.

Faut-il multiplier les outils martech pour rester compétitif ?

Non. Un petit écosystème bien intégré bat une usine à gaz. Chaque outil doit résoudre un problème précis, s’intégrer proprement et prouver un gain mesurable en moins de 90 jours.

La créa compte-t-elle plus que le ciblage ?

À budget égal, souvent oui. Une bonne création clarifie la promesse, prouve la valeur et rend le passage à l’action évident. Le ciblage amplifie ; la créa convainc.

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